« Il a 29 ans. Alors qu’il vit dans une famille riche et heureuse, il décide de prendre la route et part à la recherche de l’énigme de sa vie, de la Vie ».
C’est le début d’une belle histoire qu’on situe dans les années 500 avant J.C. Chacun aujourd’hui, à sa manière et à tout âge, peut en appliquer, pour sa propre vie, les enseignements. Une histoire en 7 chapitres comme autant d’étapes à parcourir pour atteindre sa propre vérité. Prêt (e) pour le grand voyage ?
Serions-nous tous des Bouddhas ? (1ère étape)
Premier bout de chemin : celui qui mène de la distraction à la concentration….Etre distrait ou se laisser distraire, on sait tous ce que cela signifie. Etre concentré…c’est déjà plus compliqué. Un indice pour nous aider à cheminer? Essayons, plusieurs fois par jour, de porter notre attention, toute notre attention et rien que notre attention, sans effort, sur quelque chose qu’on a en nous, qui nous fait vivre à chaque seconde, partout et tout le temps : la respiration. Faire ce que l’on peut. Ni plus, ni moins. Bonne route -intérieure – !
Et si nous étions tous des bouddhas… (2eme étape)
Née dans un coin du monde où la vie nous semble encore aujourd’hui si différente, cette philosophie nous offre une intéressante seconde étape vers le bien-être : être juste dans nos efforts quotidiens. Comme le sont le chien et le lapin quand ils se croisent. Le premier court après le second pour le manger mais le lapin arrive à s’enfuir. On pourrait s’étonner de voir le chien laisser partir un animal beaucoup plus petit que lui. Mais il ne court qu’après un bon repas, qu’il peut trouver à une autre croisée des chemins, alors que le lapin, en cet instant précis, a sa vie entre ses pattes. Il ne s’agit donc pas de faire constamment les mêmes efforts, mais de savoir pourquoi on les fait et se demander s’ils sont utiles, salutaires ou superflus. S’efforcer à l’effort juste.. c’est juste une bonne idée pour ne pas trop vite s’essouffler !
Nous, tous des bouddhas ? ( 3ème étape)
Après la justesse de la concentration, la justesse de l’effort, découvrons la troisième étape sur ce sentier dit de libération de nos petites et grandes souffrances: l’attention juste. On dit souvent à un petit enfant qui découvre le monde : « fais attention » ! ce que le bouddhisme enseigne relève du même registre : faire attention à ce qui nous entoure sans se laisser atteindre par ce qui pourrait nous nuire, être pleinement conscient du monde extérieur tout en restant, bien ancré, en soi, à l’intérieur. Observer sans attente particulière, sans intention précise. Un test à faire dans la rue en passant devant une vitrine attrayante. Conscience d’être là, devant un beau bijou, un joli vêtement, sans plus d’envie que cela. Regarder, simplement, plutôt que vouloir, absolument.
Des bouddhas.. nous ?… tous ! (4ème étape)
Respirons… nous arrivons à mi-parcours sur la route qui va nous mener au Nirvana ! Ce mot qu’on utilise dans bien des sens ne veut pas dire autre chose qu’ « état de paix suprême » puisqu’il s’est agi, pour y arriver, de faire cesser toutes les causes de notre mal-être ( nirva = être éteint, va = souffler). Voyons un peu ce que nous réserve la quatrième étape : l’action juste. Ce n’était donc pas suffisant de faire « juste attention » comme on l’a vu …il serait bon que, lorsqu’on passe à la phase action, nous arrivions à être aussi dans la justesse : Ne rien faire qui soit nuisible aux autres, comme à soi-même. Phrase simple, concise, précise et facile à comprendre…. De là à passer aux travaux pratiques dans sa vie de tous les jours…on peut commencer par quelques minutes, puis quelques heures, quelques jours…et si on y prend goût, on a gagné un ticket gratuit pour… la prochaine étape !
Bientôt.. tous des bouddhas ! ( 5eme étape)
Il parait que la voie de l’Eveil – autre mot pour traduire le Nirvana – est « sous nos pieds » mais que nous ne la voyons pas parce que, notamment, nous ne mettons pas notre formidable capacité de compréhension au service de notre libération intérieure. Cette 5eme étape se nomme donc : la compréhension juste. Il ne s’agit pas, comme on le dit souvent, de se retirer du monde après avoir cru tout comprendre de la vie. Il s’agirait plutôt de mettre son activité intellectuelle au service d’une compréhension objective, déconditionnée, neutre, de la réalité et non pas de celle qui réconforte notre ego. Pas facile de comprendre avec « justesse » pourquoi tel ou tel évènement de la vie nous arrive ou se répète. On est souvent dans des schémas de victimisation, de culpabilité ou de désinvolture. Justesse… comme un juste milieu.
Toi, moi, eux… tous des bouddhas ! ( 6eme étape)
On avance, on avance… mais aura-t-on assez essence… pour arriver au nirvana !!?? Quant à faire la route dans l’autre sens…On nous dit aujourd’hui qu’on a trop dépensé d’énergie pour satisfaire des besoins qu’on a, sans réfléchir, démultiplier. Ah… si on avait raisonné comme Bouddha, on n’en serait pas là ! Notre 6ème étape consiste précisément à se contenter de moyens d’existence justes. Il s’agitdonc d’adopter un mode de vie où nos moyens de subsistance, s’ils ne peuvent profiter à autrui, ne doivent pas lui nuire. Y réfléchir en regardant par exemple ce qu’on met dans son assiette, nous fait mesurer autrement, le sens nos aliments…
Rassurons-nous…Ces étapes pour mettre en pratique la philosophie bouddhiste peuvent être franchies dans cet ordre ou dans celui qu’on veut ou qu’on peut, et surtout, souvenons-nous des derniers mots qu’on attribue à Bouddha : « faites de votre mieux »…